Venus en exil dans le Bélier
Je te veux tout de suite, je ne veux plus attendre, même si mon esquif tangue et s'échoue sur le récif, même si ton corps rétif repousse mon corps chétif. Je force avec ma langue, sous ton regard plaintif, la forge à l'entrejambe, je m'y brûle poussif. La tête, dans l'étau de tes cuisses, de plaisir tu te cambres, tu cris, tu griffes, j'esquive une gifle. Je te veux tout de suite, je ne veux plus attendre, je nous précipite au précipice de s'étendre, dans les méandres des délices, nos corps alanguis descendent le ravin. Se ravissent des nuées, de l'ambre et de l'encens qui glissent dans l'entrelacs de nos lignes fugitives. Nos membres enchevêtrés, entremêlés, noués, se jouent de l'équilibre, se meuvent comme une équille. Je souffle l'aquilon dans le ciel des passions, les cieux orageux, beau brun ténébreux, éloignent les songes ténus qui s'éteignent dans la nuit, mon corps redevient noueux, je referme ton écrin, je crains...